Ainsi, l’examen de la législation pénale sénégalaise a permis de constater son
inadaptation par rapport aux spécificités de la délinquance numérique, aussi
bien en droit substantiel qu’en droit procédural.
En droit pénal substantiel, l’audit de la législation sénégalaise a révélé des
situations juridiques dans lesquelles les systèmes informatiques, les données
informatisées, les réseaux informatiques sont la cible d’agissements
cybercriminels. Il a également mis en évidence d’autres situations
d’inadaptation juridique constatées dans les hypothèses où les technologies de
l'information et de la communication, notamment l’Internet, sont utilisées
comme moyens aux fins d’agissements répréhensibles.
En procédure pénale, le constat est celui de l’inadéquation des normes devant
organiser le procès cybercriminel dans toutes les étapes de la procédure
(enquête, poursuites, instruction et jugement).
La criminalité informatique concerne toute infraction qui implique l’utilisation
des technologies de l'information et de la communication. A cet égard, les
notions de cybercriminalité, de criminalité informatique, de cyber criminelle ou
cybercrimes, de délinquance informatique, de criminalité de hautes
technologies, etc. ont la même signification.
Dès lors pour des raisons de politique criminelle évidente, il est nécessaire
d’élaborer au Sénégal une cyberstratégie de traitement de la cybercriminalité,
par une adaptation du système pénal, articulée autour de la modernisation des
incriminations du droit pénal classique et de l’aménagement des instruments
procéduraux traditionnels par rapport aux technologies de l'information et de la
communication.
Le présent projet de loi comprend deux parties :
1) La première partie, consacrée au droit pénal substantiel, comporte trois
titres traitant de l’adoption d’infractions spécifiques aux technologies de
l'information et de la communication et de l’adaptation de certaines
incriminations et de certaines sanctions aux technologies de l'information et
de la communication ;
2) La deuxième partie, relative au droit pénal procédural est composée de deux
titres portant d’une part, sur l’aménagement de la procédure classique par
rapport aux technologies de l'information et de la communication et d’autre
part, sur l’adoption d’une procédure spécifique aux infractions liées aux
données à caractère personnel.
Tel est l’objet du présent projet de loi.
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