Je me réjouis de voir le pays disposer d’un noyau de congolais volontaristes, capables de produire un document de stratégie de standard international. Je salue
également nos compatriotes et nos invités venus de tous les horizons pour échanger sur ma vision au cours du présent Atelier de validation du Plan National du
Numérique.
Le Projet, soumis à votre examen, est un document de planification stratégique, à
décliner en actions prioritaires. Ayant eu la primeur des réflexions y afférentes, j’ai
tenu à engager la Nation toute entière dans sa transition numérique. Je suis satisfait
que les missions que j’ai envoyées dans toutes les provinces de la République aient
partagé avec les Assemblées provinciales, les gouverneurs et les forces vives, les
prémisses du Projet.
Mesdames et Messieurs,
La transversalité du Numérique déborde les limites d’attributions d’un seul
département ministériel des PTT et les compétences d’un seul régulateur sectoriel.
Quatre piliers structurent notre nouvelle façon d’appréhender la question, à savoir :
les Infrastructures, le Contenu, les Usages applicatifs et la Gouvernance.
Ces piliers sont des balises d’approche autour desquelles doivent se consolider les
fondements de la transformation numérique de notre pays. En même temps, ce
sont des repères officiels pour faciliter le positionnement de tous les partenaires
intéressés. Ils offriront une grille d’intervention claire pour le secteur privé, la société
civile et les acteurs du secteur public dans leurs rôles respectifs face au Numérique.
Ils éclaireront la conduite des politiques publiques d’ensemble, de même que les
déclinaisons des politiques sectorielles dans un ordre réfléchi de cohérence multisectorielle.
L’Atelier que j’inaugure ce jour entre dans un schéma programmatique largement
partagé pour rationaliser nos actions. Le Plan stratégique du Numérique permettra
à tous de disposer d’un texte de référence, censé nous fédérer dans les objectifs
communs d’appropriation populaire des technologies, d’économie numérique et
de développement durable. Un tel projet augure un « service public de la donnée
» à la hauteur du dividende démographique de notre pays.
J’ouvre ici la voie de la consolidation de notre souveraineté numérique. Nos œuvres
littéraires, artistiques et culturelles méritent davantage d’attention, de valorisation
et de protection non seulement pour leur valeur désormais éparpillée à travers le
monde, mais aussi pour un devoir de mémoire profitable aux auteurs congolais
qui mettent leurs talents au profit des plateformes déterritorialisées. Les volets souverains de l’intelligence économique, de la recherche et développement restent
l’enjeu de suprématie des États dans un monde en guerre des intelligences.
Nous devons connecter nos campus universitaires à l’Internet haut débit de manière à améliorer la qualité des enseignements. Et, je pense à l’introduction du
Numérique dans les programmes de formation et d’enseignement à tous les niveaux. Sur cette voie, la constitution de grands centres de données est nécessaire
avec la garantie à la fois de leur hébergement local, de leur sécurisation et de leur
accès mondial. Dans cette optique, les us et coutumes du Net, la normalisation
technique et les forces du marché électronique doivent composer avec la prééminence du droit, la garantie de l’intervention publique, nos traditions ancestrales
et le respect de nos valeurs démocratiques.

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