L’amélioration du climat des affaires dans les secteurs numériques est une priorité
à laquelle la mise en place du nouveau cadre légal va contribuer une fois que
le Parlement aura fini sa seconde lecture du texte que je venais de lui renvoyer.
L’attractivité de notre pays dépend de la clarification des aspects de régulation
et de la cohérence fiscale. Le consensus que je vous engage à construire doit
conserver à l’idée que le Numérique est un grenier de savoir-faire et un facteur de
croissance tant que le « paradoxe du progrès » est suffisamment géré pour véhiculer la valeur digitale pour tous les autres secteurs de notre vie nationale.
Mesdames et Messieurs,
Au regard des potentialités de notre sous-sol et du génie congolais, je prends le
pari d’inscrire d’ici 2025 notre pays dans le peloton des inventeurs des technologies et équipements numériques du 21e siècle. Notre travail commun peut faire de
notre pays un Hub technologique au cœur de l’Afrique. La puissance de calcul et
les télécommunications, conjuguées à l’intelligence artificielle et à celle collective
des masses, accroîtront la performance de nos modes d’actions. Ainsi, j’invite nos
institutions d’enseignement, nos centres de recherche, nos jeunes férus de l’informatique à faire preuve d’inventivité en créant des startups et en brevetant leurs
applications utilitaires pour notre pays. Il leur faut des centres d’excellence et de
rayonnement régional et international en ingéniosité numérique, à l’instar de la
baie de San Francisco aux Etats Unis d’Amérique avec sa « Silicon Valley ».
C’est dans cette vision que je formule le vœu de voir se tenir à Kinshasa en 2020,
sous mon impulsion, un forum Panafricain dénommé « Africa Digital ». Cet évènement qui verra les acteurs de l’écosystème numérique africain se réunir dans notre
pays, affirmera ainsi la place que la RDC entend désormais occuper dans ce secteur devenu hautement stratégique.
La mobilisation des synergies nécessaires commande de soumettre toute notre
Prospective à la définition claire du cadre conceptuel que vous adopterez afin
de guider notre action axée sur les résultats pour les cinq prochaines années. Les
missions vous assignées pour cet Atelier doivent être de nature à :
1. Tirer profit de l’approche multipartite des discussions ;
2. Définir les grandes orientations devant conduire à la transformation
de la société congolaise en une société de l’information ;
3. Coordonner l’ensemble des projets de numérisation des administrations publiques, du secteur privé ainsi que d’autres partenaires ;
4. Concevoir une architecture intégrée des infrastructures ;
5. Assurer la transparence, la traçabilité des processus et la remontée de l’information à tous les niveaux par la mise en œuvre des mécanismes garantissant l’unicité de l’information par la saisie unique des données ;
6. Faciliter les échanges et le partage des informations entre les services de l’État et
les acteurs du Numérique au niveau national ;
7. Adapter notre dispositif législatif pour qu’il soit en adéquation avec
les nombreux changements liés à la transition numérique.
Il s’en suivra une mise en œuvre multi-acteurs dans un cadre institutionnel rénové
et renforcé. C’est ainsi que j’annonce la création de l’Agence de Développement
du Numérique, ADN en sigle, rencontrant le vœu du législateur de doter le pays
d’un Établissement public de gestion du Fond de Service Universel (FSU en sigle) et
de promotion des technologies de l’information et de la communication.
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