De nos jours, l’Information est au centre de la problématique de développement
des nations. Au-delà des Technologies de l’Information et de la Communication,
l’usage du Numérique constitue un des facteurs essentiels pour l’émergence des
économies et le développement du capital humain.
Partout à travers le monde, l’informatique, la capacité à produire, à utiliser et à rendre
accessible l’information conditionnent le progrès et le développement des nations
modernes. Ma volonté que je veux partager avec vous est de voir la culture numérique
gagner toutes les couches de notre population et les mœurs de nos administrations.
Le Numérique doit s’imposer comme l’empreinte inhérente à nos activités, notamment quant à la traçabilité administrative et financière, à la confiance au commerce électronique et à la banque à distance, à la sécurisation des titres fonciers
et immobiliers, à la délivrance des diplômes et des actes d’état civil ainsi que bien
d’autres documents administratifs.
Le processus d’informatisation de notre administration publique doit se poursuivre.
Ce n’est qu’à ce prix que les données administratives de base pourront être valorisées à des fins statistiques, d’ouverture d’accès aux informations publiques, de
rapprochement avec les administrés ou de prise de décisions en faveur des catégories mieux profilées à l’aide du Numérique. L’avènement d’un Fichier général
de la Population n’est pas en reste : il faut que chaque citoyen dispose d’un identifiant unique associé à une carte d’identité biométrique. La chaine des recettes
publiques informatisées devra réduire drastiquement la corruption et le coulage
des recettes pour accroître les ressources publiques. Voici autant de lignes de perspectives à l’Horizon 2025.
Je suis conscient que rien de cela n’est possible sans la hausse de la connectivité
de nos localités. La structuration de notre industrie du Numérique entend garantir
non seulement l’investissement matériel dans le réseau et les systèmes d’information mais aussi l’investissement immatériel dans les contenus et la culture numériques.
Malheureusement, la fracture numérique aggrave les déséquilibres qui existent
d’une part entre nous et les pays industrialisés, et d’autre part entre les milieux
urbains et ruraux. Pour y remédier, il faut déployer et fiabiliser le backbone à fibre
optique en combinant d’autres solutions satellitaires aux tracés antérieurs.
Dans le même ordre, il faut éviter que nos projets de centre de données, de santé
numérique, de connexion des universités et des grandes écoles, de réseau Intranet d’Etat ou de technopoles et cités intelligentes soient plombés par le manque
d’énergie électrique. La résorption du déficit énergétique est l’impératif de notre
industrialisation. Je l’ai rappelé encore le mois d’août dernier à Matadi dans le cadre
des réflexions spécifiques à propos de l’électricité dans notre pays.
La solution pourrait être les énergies renouvelables et les sources décentralisées en
appui au déploiement de nos infrastructures numériques.
Dans toutes les réflexions de l’Atelier, l’ensemble des efforts à envisager devront
impliquer plusieurs modes de financements innovants non limités aux fonds du Trésor Public, mais ouverts aux opérateurs économiques, à des partenaires traditionnels et à d’autres types de partenariat. Le recours aux partenariats public- privé
« PPP » est le bienvenu tandis que les investissements directs existants et en cours
doivent être davantage sécurisés.
PLAN NATIONAL DU NUMÉRIQUE - Horizon 2025 - Septembre 2019
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